
Développement international : les principales erreurs à éviter
Le développement international est considéré à juste titre comme un relais clé de la croissance...
Marc de Thomasson
|31 octobre 2018
|8 min
Le développement international d’une entreprise représente un long processus décisionnel. Travaux d’analyse, financement, ou encore sélection des pays cibles, sont autant d’étapes indispensables pour construire un projet solide et durable. Parmi elles, une des plus concrètes consiste à choisir la forme d’internationalisation directe qui correspond le mieux aux objectifs et aux contraintes de l’entreprise.
Quelles sont les différentes formes d'internationalisation directe ? Quel type d’implantation directe est le moins risqué pour mon entreprise et correspond réellement à mon projet de croissance ? Quelles sont les possibilités les moins coûteuses pour lancer mon développement à l’international ? Afin de définir la meilleure option, il est important de toutes les connaître et d'évaluer les avantages et les inconvénients pour chacune d’entre elles.
A la lumière des 26 % des entreprises françaises de plus de 20 salariés déjà présentes à l’étranger*, les différentes formes d’implantation directe qui peuvent être envisagées dans le cadre d’une expansion internationale sont les suivantes : le bureau de représentation, la succursale, la filiale, la joint-venture, l'acquisition et l'emploi de VIE.
Appelé également bureau de liaison, cette forme d'internationalisation joue généralement le rôle de préparation à l’activité commerciale grâce à un certain nombre de missions : coordination d’un réseau local, relais entre les clients locaux et la société mère, ou encore communication. Il ne possède pas de personnalités juridique et fiscale propres, et par conséquent ne peut pas exercer d’activités commerciales.
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Il s’agit d’un établissement secondaire dont l’objectif est de prolonger la mission de la maison mère. Contrairement au bureau de représentation, la succursale possède le droit de mener à bien des activités commerciales : elle peut prendre la forme d’une antenne marchande qui a pour vocation première de se rapprocher du marché convoité, d’accompagner les clients existants et de se construire une clientèle propre. Son statut complètement dépendant de l’entreprise mère permet à ses salariés de conserver leur statut d’origine.
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La filiale est une entreprise secondaire créée et contrôlée par une société mère qui possède plus de 50% de son capital. Elle détient une personnalité juridique indépendante qui lui permet d’assurer sa direction, de prendre un certain nombre d’initiatives et de bénéficier d’une position intéressante sur le plan commercial ou fiscal. On recense pas moins de 37.000 filiales d’origine française à l’étranger et dans plus de 190 pays**.
Il s’agit d’une création ou d’une fusion d’entreprises en coopération avec une société déjà présente sur le territoire ciblé. Cette forme d'internationalisation directe a pour but de mutualiser les savoir-faire, les technologies ou les services proposés afin d’optimiser l’avantage concurrentiel des entreprises qui s’allient. Cette coopération donne lieu à un partage des connaissances et des compétences, créateur de valeur pour les deux partenaires de nationalité différente.
Il s’agit d’une opération de croissance externe pour s’établir fermement sur le territoire ciblé. Elle demande une définition précise de sa stratégie pour que les bons critères d’acquisition soient identifiés (secteur d’activité, métier et services, taille, profitabilité, location géographique, …) et permettre ensuite un travail de screening de cibles efficace.
En résume il y a deux grands types d’acquisition : lorsque la société absorbe une entreprise aux activités complémentaires voire concurrent local, l’opération est dite horizontale et a pour objectif stratégique de gagner des parts de marché et de proposer une gamme de produits/services plus diversifiée. Lorsque que la société absorbe un fournisseur, l’opération est dite verticale et a pour objectifs d’optimiser sa chaîne d’approvisionnement ou de mieux s’implanter dans un secteur ou une filière clairement sélectionnée.
Le Volontariat International en Entreprises (VIE) représente une autre forme d'internationalisation directe possible. C'est une possibilité légale pour les entreprises françaises d'envoyer à frais restreints des jeunes diplômés français à l'étranger afin de renforcer leur présence sur les territoires d’implantation. Différents types de missions peuvent être confiées aux volontaires : préparer l’installation d’un centre de production, réaliser une étude de marché, développer une base client ou encore appuyer des équipes techniques déjà présentes sur place.
Quelles sont les questions à se poser pour faire le juste choix ? Parmi les critères à prendre en compte pour faire le juste choix d’une forme d'internationalisation directe, une entreprise se posera les questions du degré de contrôle qu’elle souhaite conserver lors de son processus d’internationalisation, de la rapidité avec laquelle elle souhaite prendre position sur un nouveau marché, de l’écosystème existant et des opportunités de partenariat possible, et de la manière dont elle souhaite accompagner certains de ses clients à l’étranger.
Pourquoi faire appel à Victanis ? Face aux différentes options rapidement passées en revue dans cet article, il peut être utile pour une entreprise de se faire accompagner par une société de conseil en développement international. Au-delà de fournir des recommandations qui soient exécutables et d’apporter une expertise pays et un retour d’expérience critique, un tel partenaire s’assurera dans un premier temps que l’entreprise s’est préparée a un tel investissement en termes d’organisation, de compétence, de stratégie et de moyens.
* Enquête opinion way CCi international, 2016 ;
** Insee focus n° 85, Insee références, novembre 2016 ;
*** Business France, 16 Janvier 2018.